• Le conseil coopératif

    D'après Apprendre avec les pédagogies coopératives, démarches et outils pour l'école, Sylvain Connac. 

      

    Le conseil coopératif réunit les élèves et l’enseignant, généralement une fois par semaine.

     

    Objectifs :

    - régulation de la classe ;

    - construction du cadre législatif du groupe ;

    - organisation des projets.

     

    Il permet aux élèves de s’exprimer sur le déroulement des journées, d’en critiquer ce qui dysfonctionne, de reconnaître ce qui permet de travailler sereinement et de faire d’éventuelles propositions de modifications.

     

    Points à tenir en compte pour le bon déroulement des conseils :

    - la mise en place du conseil doit répondre à un besoin, être préparée avec attention et menée avec prudence par l’enseignant qui sait où il souhaite aller ;

    - la place respective des différents partenaires, adulte et enfant, doit être précisée ;

    - les sujets traités doivent être importants pour la classe ;

    - les réunions doivent être suffisamment fréquentes pour traiter des propositions et des problèmes ;

    - le conseil doit être efficace pour être crédible et permettre à chacun de s’y investir ;

    - les décisions doivent être connues de tous, sérieusement appliquées et se traduire par des faits ;

    - la liberté de chacun doit être respectée.

     

    Pendant les phases de vote, chacun dispose d’une voix égale aux autres, élève comme enseignant. Celui-ci est un participant comme les autres mais il peut, en cas de risque ou de non-respect d’une loi, il pourra user de son « droit de véto » qui lui permet si nécessaire de refuser une orientation prise par le conseil et d’en demander une plus adaptée. Il peut également apporter aux élèves en amenant des notions pédagogiques relevant de l’éducation civique.

     

    Attention aux dérives :

    - La dérive démagogique : elle concerne l’adulte responsable du groupe qui pourrait, consciemment ou pas, utiliser le conseil pour faire valider ses propres opinions, ses volontés personnelles.

    -> Attribuer au conseil un véritable pouvoir de résolution : ne pas décider à la place du conseil, lui renvoyer tout ce qui peut faire l’objet d’un échange et d’une gestion coopérative.

     

    - La dérive judiciaire : participer à des conseils où seules les critiques sont abordées et des sanctions sont posées. Le conseil devient plus un tribunal qu’un lieu où s’exprime la coopération.

    -> Réduire les critiques et optimiser la place des propositions, des félicitations et des remerciements. Faire du conseil des moments de promotion de ce qui fonctionne dans la classe et de valorisation de ceux qui en sont les auteurs.

     

    - La dérive psychosociologique : quand c’est uniquement la parole des leaders du groupe qui émerge ou que seules leurs opinions conduisent aux décisions posées par le conseil.

    -> Utiliser les outils comme les ceintures de comportement ou les maîtres-mots du conseil (en particulier la possibilité de nommer « gêneur » un membre du conseil qui entrave son bon fonctionnement) peuvent être employés.

     

    Un conseil peut durer environ une heure.

     

    En amont des conseils, les enfants préparent l’ordre du jour en s’inscrivant sur un journal mural appelé « frigo » (capacité à conserver les informations qu’on y dispose). Ce « frigo » deviendra le support à partir duquel le président de séance distribuera la parole.

    Freinet avait 4 colonnes dans son frigo : je critique/je félicite/je voudrais/ j’ai réalisé.

     

    Avec un vote classique, on favorise la voix de la majorité, au détriment des autres qui n’ont pas forcément tort. Ainsi, plutôt que d’accorder une seule voix à chacun des membres du groupe, il est possible de lui permettre de voter chaque fois que la proposition lui convient. Chacun dispose d’autant de voix que de propositions à confronter.

    On ne vote plus que pour sa copine ou son copain, personne ne se retrouve à voter seul pour sa proposition pour au final retirer sa voix pour ne pas paraître ridicule une seconde fois, on ne vérifie plus qui a voté et qui le peut encore, ce qui est choisi n’est ni le meilleur, ni le plus amusant, c’est juste ce qui intéresse le plus les enfants. Le tout en ayant accordé la même importance à l’avis de chaque enfant. 

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